Poaimée, poémée, mise en poème.    

Lisez et dites-vous : “ Je me sens poémée !
Jean-Pierre me poème, j’ai du pot d’être aimée,
Je suis mise en poème, oui je suis poémée
Et je serais paumée à n’être poaimée.

Ce verbe est mon cadeau, il me l’a inventé.
Pourquoi l’art poétique qui sait bien nous choyer
Avec ses belles phrases qui savent nous parer
N’a-t-il pas jusque-là dit qu’il nous poémait ?

Quand il m’envoie en vers, me voilà poésie,
Et c’est au plus profond qu’il vient me visiter.
Ses mots sont des caresses et j’ai la peau aimée
Et mon âme en ivresse de par sa fantaisie.

Au contour de la phrase, il m’aime à sa façon
Avec de jolis mots, parfois très polissons
Et il délie son verbe pour bien me signifier
Que je le fais bander à me faire poèmer.

Je me sens si touchée que j’en mouille mon âme
Et ses mots lubrifiés me fourrent aisément.
Voyez comme ils me viennent, doucement ou violents,
Et c’est grâce à sa plume que je me sens la femme.


Qu’il ose tous les mots et me fasse catin
Et je veux bien qu’il m’aime, me soumette à sa main,
Qu’il me mette en poème et me prenne le cul,
Quand les mots sont versets on touche à l’art vécu.

Puis sublimée déesse, de l’ordre du divin,
Belle comme rebelle et toujours honorée,
Voir les mots en bijoux à me parer sans fin
Régnant altière et fière à être poémée.

Là, touchée par le beau, voyez je suis comblée
Et c’est bien volontiers que je me donne à lui,
À ses mots, à sa peau et à sa poésie,
Je me sens tant aimée à être poaimée.

Je plains toutes ces femmes qui se font posséder
Sans connaitre ces mots et je les encourage,
À toutes fins utiles et quel que soit leur âge,
À se faire bien salope, à se faire poaimer.

Se faire mettre en poème, se sentir pénétrée,

Voir graver sa mémoire au détour de l’amour
Puis se sentir forgée dans une éternité
Et incarner la femme au sentier de toujours.”

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Poémée, Poaimée, mise en poème (Poetried, Poetrayed, Placed in Poetry)

Read these lines and say: “I have been poetried!
By Jean-Pierre’s poetrayal; if Poet’s love has lied
I have been placed in poetry, the fruits of poet’s tree
‘Twould be fruitless indeed, by poet not beloved be

This word is my bond, my gift – he made it for me
This poetic art, which can our comfort be
These pretty phrases in which we attire us
Did he not say that heretofore he poe-tried us?

When his words have their way with me, I’m poetrayed
And deep within my deepest secrets are betrayed
His words caress me on my skin, such titillation
Intoxicates my will with only his imagination

At each turn of phrase, he finds me where he sought me
Pretty words like breadcrumbs mark the trail so naughty
Words that make the map and me the signs
And I make him hard, and fast, within these lines

I feel his touch so deeply, so I am wet at heart
His words lubricious lubricate me, cause my legs to part
They come upon me, take me gently, take me hard
It is his pen that writes the lines, I play a woman’s part


May he dares these words, they make of me his harlot
I love his firm hand’s traces on my skin, so scarlet
I love the poe-trials to which he subjects my arse
I love the poe-tails of flails he wields, a living art

A sublime Goddess, transcending Holy Order
Beautiful, rebellious, given all the praise and honour
These words are sacred jewels, with which I adorn me
Poe-hymns sent up in praise, come let them adore me

There, touched by Beauty, see I am fulfilled
And as an offering I give myself to him
His words, his hand, his eye, that me portray
And I feel loved and praised and poetrayed

I pity all those women who are possessed
Without the words that might have them impressed
I urge them all, no matter what their age
To make them whores, as poetry’s libertinage

Be put in poems, to feel oneself be penetrated
Engraved in memory, by love’s sweet song elated
To be forged and tempered in Eternity
To be a woman on the path of Certainty

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